ARC: Où & Quand...

 

L’ARC : SES ORIGINES

A QUELLE EPOQUE L’ARC A-T-IL ETE INVENTE ?


Dix mille ans avant notre ère, des peintures rupestres montraient déjà des archers chassant des mammifères sauvages.

Des arcs sous forme de fossiles, découverts dans des tourbières, dateraient de huit mille ans avant notre ère. Ces arcs fossiles étaient en bois d'if, fort peu travaillés.

Les flèches (des branches) ont d'abord été lancées à la main, puis propulsées. Leur extrémité était armée de pointe de silex ou d'obsidienne (une roche volcanique vitreuse et riche en silice) quand la taille de la pierre était connue, sinon elle était faite de bois comme le font encore de nos jours les Indiens d'Amazonie.

Malheureusement, tous les matériaux organiques composant l'arc, sa corde et les flèches ont pu être utilisés pendant des millénaires et disparaître sans laisser de trace. Il est raisonnable de supposer que l'ARC est né vers la fin de l'époque Paléolithique, soit il y a environ 20000 ans. Encore que la pointe de flèche amérindienne prouverait son utilisation par le peuple saharien, il y a environ 50000 ans, au temps où le Sahara n'était pas encore un désert.

 

L'ARC A SIMPLIFIE LA TACHE DES CHASSEURS PREHISTORIQUES MAIS LES A INCITES A TIRER SUR LEURS SEMBLABLES

 


L'application à fabriquer les pointes de flèches (symétrie, régularité dans les éclats) même à l'époque de la pierre taillée, nous incite à en déduire que le même soin présidait à la fabrication des arcs et des flèches d'où une plus grande facilité pour se procurer de la viande fraîche ou déloger les grands ours et habiter leurs cavernes. Le gibier faisant défaut, les archers s'entraînaient en tirant sur les leurs.

 

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Des squelettes d'homme de l'époque Mésolithique (8500 à 4000 avant J.C) avec présence de pointes de flèches dans certains os attestent de la violence des combats, de la puissance de la structure des arcs. La trajectoire directe des traits, compte tenu des parties du corps atteintes tend à démontrer déjà l'existence de plumes sur les flèches.

 

L'ARC SOUS L'ANTIQUITE

Dès la plus haute antiquité, les divers peuples le modifièrent en fonction de leurs besoins, de leurs ressources en matières premières ou simplement de leur goût esthétique.


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  • Moyen de COMBAT, moyen de GUERRE Les vallées du Tigre et de l'Euphrate, riches et fertiles, donc très convoitées, obligèrent leurs occupants craignant toujours une invasion à créer des milices pour se défendre. L'arc utilisé par les cavaliers et les équipages de chars était très court

     

  • Pouvoir MAGIQUE L'arc utilisé dans certaines cérémonies était destiné à combattre l'homosexualité. Après incantations rituelles, gestuelles et verbales << Je t'ai retiré la féminité et t'ai rendu la masculinité, puisses-tu, grâce à l'arc, reprendre une conduite d'homme >>, il était remis à l'homosexuel un arc de guerre.

     

  • Moyen de CHASSE ou moyen de DEFENSE contre les animaux Pour abattre le gibier, le chasseur comptait sur son habileté à s'en approcher et confectionnait un poison (venin de serpent, suc de certaines lianes et corps de chenilles venimeuses). La chasse était l'occasion de comparer sa force, son courage à ceux des membres de sa tribu.

     

  • Moyen de SPORT et moyen de DISTRACTION Les troupes romaines n'étaient pas systématiquement constituées d'archers, mais par contre, les Romains pratiquaient le tir à l'arc en tant que sport et distraction. Un monument fut érigé à la gloire d'un "Docteur-ès-flèches" (Doctorus Sagittarius) : FLAVIUS EXPEDITUS. La rivalité de clan à clan, de peuplade à peuplade, préfigurait ce qu'on appelle aujourd'hui le SPORT.   

  • EGUPTIENS asyriens

     

     

     

    La Genèse des Jeux Olympiques se confondait d'abord avec les rites religieux de la Grèce antique. A partir de 776 avant J.C, les Jeux ne cessèrent de prendre de l'importance, mais disparurent en 369 après J.C sur ordre de l'Empereur Théodore.

     

      L'ARC EN ORIENT

L'arc oriental, le plus perfectionné, était composé d'une âme en bois assez souple, d'une face interne

(côté corde) garnie de deux plaques de corne qui se rejoignaient sous la poignée et d'une face externe sur laquelle étaient collées deux, parfois trois couches de tendon ou de nerf de boeuf. L'extrémité des branches était rigide. L'arc était travaillé à la vapeur, encollé et mis à sécher sur un support courbé, toujours en sens inverse de la traction exercée par la corde lorsque l'arc est bandé (le temps de séchage dépassait six mois).

Les Turcs utilisaient l'érable pour sa parfaite adhérence à la colle.mongols

L'arc tartare (ou tatar) long de 1m 90 avait une âme en bambou, des coches renforcées de corne, et un guide-corps en ivoire. Les flèches mesuraient 90 cm et les cordes étaient en cuir torsadé.

Les arcs et les accessoires mongols, perses et hindous étaient ornementés.

 

SES FONCTIONS

 

Les Huns, plusieurs siècles avant notre ère utilisèrent la flèche sifflante (au cours du vol de la flèche, la pression de l'air dans de petits trous pratiqués dans la tête et parallèles à son axe, provoquait un sifflement) dans les parties de chasse et les combats contre les Chinois, puis en Europe occidentale.

 

La pointe de flèche constituait la marque du commandement (en 1875, une flèche accompagnait encore les sentences de mort rendues par la justice Mandchoue).

Sous les empereurs Mongols, l'arc symbolisait le roi ou le pouvoir suprême, et la flèche son ambassadeur. La force musculaire des guerriers était telle qu'ils pouvaient abattre un homme ou un animal à quatre cents mètres.

 

Les Kalmouks après avoir juré, léchaient la pointe d'une flèche qu'ils plantaient ensuite dans le sol, la pointe tournée vers le ciel. Les Kantalis pensant que le tonnerre fertilisait la terre offraient leurs flèches au dieu du tonnerre en les décochant vers les nuages. Ils enterraient leurs guerriers en position assise, un arc bandé et tendu entre leurs mains.

En Chine, l'arc faisait partie de la vie quotidienne. Il était fréquent d'annoncer la naissance d'un garçon dans une famille en suspendant au-dessus de la porte un arc et un carquois.

Au Japon, le tir à l'arc faisait partie des arts martiaux enseignés aux Samouraïs : chevaliers d'élite de

la noblesse japonaise. Les cavaliers utilisaient un arc long excentré dont la poignée était au tiers

inférieur.

pointes      KUYDO

 

 

 

Ces arcs décorés étaient en bambou refendu, contrecollé et ligaturé de laque noire et rouge. Les adeptes du bouddhisme Zen l'utilisent encore de nos jours.

L'arc et la flèche étaient considérés comme propres à conjurer les maléfices, le sifflement de la flèche et de la corde en particulier le don de chasser les mauvais esprits. Les archers s'exerçaient à envoyer le plus de flèches possibles entre le lever et le coucher du soleil à plus de 380 mètres. En 1686, un garde lança 15053 flèches ! Un bon archer devait tirer 1500 flèches par jour, avec une allonge de 90 cm.

Les Japonais aiment à conserver leurs traditions séculaires et les archers d'aujourd'hui pratiquent "leur arc" avec ce haut degré de symbolisme propre aux activités culturelles de ce Peuple.

 

L'ARC EN AMERIQUE

Les Indiens d'Amérique latine connaissaient l'arc, mais l'utilisaient plus volontiers à la chasse qu'à la guerre. Les Indiens dits "Peaux Rouges" d'Amérique du Nord étaient d'excellents chasseurs.

Il existe de très nombreux styles d'arcs en Amérique du Nord. En règle générale, les arcs courts étaient pour les hommes à cheval alors que les arcs longs étaient utilisés par les hommes à pied. Quant aux arcs plats, ils étaient plus répandus sur la Côte Ouest au bord du Pacifique.

arc-iroqois.jpg ARC IROQUOIS

 

 

arc sioux ARC SIOUX

 

arc kiowa ARC KIOWA

 

De nombreux types de bois entraient dans la fabrication des arcs, les meilleurs à cause de leur élasticité étant le bois d'osage orange qu'on trouve dans la partie sud des USA et le bois d'if des Montagnes Rocheuses.

L'if était aussi utilisé en Europe au moyen âge (d'où son surnom de bois d'arc). Les autres bois les plus communs étaient le frêne, le chêne, l'acacia et l'érable. Ces bois entre encore dans la fabrication des arcs modernes. Certains arcs plus perfectionnés étaient à base de cornes de mouflon voir de bois de wapiti, d'autres étaient confectionnés à partir de bois de récupération trouvé sur les plages (surtout chez les tribus Inuits du Grand Nord). Ces deniers étaient alors renforcés avec des tendons de caribous.

 

Pour faire les flèches, les indiens étant des gens pratiques, ils utilisaient tout ce qui poussait à peu près droit; ainsi on trouve des flèches en bois de hêtre, de bouleau, de cèdre, de cornouiller, voir en roseau. Ces dernières étaient composées en deux parties, l'essentiel de la flèche étaient en roseau alors que partie avant avec la pointe était en un bois plus dur pour mieux résister aux impacts.

 

Les arcs des indigènes des deux Amériques étaient droits et ceux des Peaux Rouges étaient parmi les plus courts. Quelques-uns uns étaient en matériaux composites : bois doublé de nerf de bison.

Pour assouplir le nerf ou le tendon, les femmes passaient des heures à le mâcher. L'arc terminé devenait un objet "tabou" pour les femmes, les Indiens croyant qu'un arc touché par une femme perdait de sa force et de sa précision. Enjamber un arc posé sur le sol rompait le lien magique du corps avec le ciel. Un arc décoré à la peinture et garni de plumes jouait un grand rôle dans les danses rituelles.

 

arc-amaz.jpgLes arcs des Indiens d'Amazonie étaient simples et droits, longs (2 mètres à 2 mètres 80) et puissants (25 à 28 kg). Les flèches en roseau à encoche et pointe en bois dur rapportées mesuraient entre 1m 50 et 1m 70. Les pointes des flèches variaient de forme en fonction du gibier auquel elles étaient destinées :feuille de laurier pour le gros gibier, barbelées pour le poisson, tronc de cône pour ne pas endommager le plumage des oiseaux.

Ne connaissant pas la taille de la pierre et le travail du métal, les Indigènes s'aidaient de morceaux de coquilles de mollusques ou de coquillages des rivières. Les cordes étaient faites de fibres d'écorce de certains palmiers. La fibre servait également à ligaturer les plumes et les pointes de bambou aux flèches en roseau, le tout enduit de cire d'abeille chauffée. Les flèches brisées étaient réparées, le roseau n'étant récolté que pendant deux mois de l'année. Le poison n'était pas utilisé. Les Indigènes d'Amérique du Sud souhaitaient chasser en paix avec l'arc comme avaient fait leurs

ancêtres depuis des siècles.

Aux Etats-Unis, l'archerie a commencé à s'organiser au début du XIXème siècle, mais s'est éteinte après 1860 pour reprendre après 1878.Vers 1920, des arcs droits en bambou contrecollé atteignirent des puissances de 110 £ pour chasser l'éléphant !

Aujourd'hui, la fibre de verre, la résine synthétique ont permis d'atteindre les qualités balistiques des arcs orientaux. La fenêtre a permis de placer la flèche dans le plan de l'arc et de la trajectoire de la flèche. La matière plastique, le dacron, le kevlar, le tube métallique, le carbone, l'association métal-carbone ont remplacé les matériaux naturels. Seule subsiste encore la plume, aucun matériau n'ayant pu réunir toutes ses qualités : légèreté et résistance.

Les Activités d'aujourd'hui: Hors saison, les chasseurs américains s'entraînent sur un parcours accidenté équipé de cibles animalières à distances variables, en tir instinctif ou tir classique (FIELD ARCHERY) D'autres archers pratiquent le golf archerie (ARCHERY GOLF), sorte de golf dans lequel la balle est remplacée par une flèche.

En 1957, un américain sur vingt-cinq pratiquait le tir à l'arc, soit 7,5 millions d'archers

 

L'ARC EN EUROPE

 

Charlemagne fut le premier chef à obliger le soldat à porter un arc vers l'an 800. Ensuite, ce sont seulement les Normands qui le réutilisèrent vers 1066 contre les Anglo-Saxons à Hastings selon la technique du tir plongeant (le trait était envoyé en l'air, et devait retomber derrière les lignes ennemies).

Les Saxons adoptèrent alors l'arc comme arme nationale (décret d'Edouard Ier). Des corps d'archers furent constitués pour combattre les Ecossais ou défendre le duché d'Aquitaine. Edouard III au début de la guerre " de Cent Ans " (116 ans) paracheva l'organisation de l'archerie anglaise tandis qu'en France, en Espagne et dans le reste de l'Europe on s'obstinait à perfectionner l'arme nouvelle :

l'arbalète, laquelle apparut au XIème siècle.

Les archers anglais pouvaient tirer 6 flèches tandis qu'un arbalétrier n'envoyait qu'un trait. Le problème était pour les archers de se réapprovisionner très vite en flèches.

 

Vers 1342, Edouard III créa une armée nationale fournie par ses sujets au prorata de leur fortune.

La commission d'Array était chargée de son application. En 1346 à Crécy, puis en 1356 à Nouaillé-Maupertuis enfin en 1415 à Azincourt, les archers anglais ont écrasé la chevalerie française.

 

azincourt   crecy 

 

Après le traité de Brétigny qui mit fin provisoirement à la guerre de Cent Ans, Charles V pensa qu 'il était grand temps de faire renaître le goût de l'Arc en France. Son petit fils Charles VII créa en 1448 les Francs-Archers (ainsi appelés en raison des franchises ou exemptions d'impôts qui leur étaient accordés, mais étaient également nommés, par ironie, Francs-Taupins, car à pied ces soldats avançaient comme des taupes). Mais le développement de l'arbalète et l'apparition de l'arquebuse firent que François Ier dissout militairement les Francs-Archers.

 

Pratiquement tous les Rois d'Angleterre prirent des mesures pour préserver l'arme nationale : usage de l'arbalète interdit, obligation pour chaque Anglais ou Irlandais vivant en Angleterre de posséder chez lui un arc et d'assister aux séances d'instruction.

Pas plus l'appui de l'Eglise que la volonté d'Henry VIII de faire partager son enthousiasme pour ce sport n'empêchèrent la cote de l'arc comme arme de guerre de baisser.

 

C'est en Angleterre que se conserva le plus longtemps l'usage de l'arc à la chasse (milieu du XVIIème siècle), les chasseurs anglais obéissaient à un sentiment sportif et chevaleresque.

En France, l'arc ne fut jamais entièrement remplacé par l'arbalète; ce sont les armes à feu qui le supprimèrent.

Deux formes d'arcs prévalaient d'après leur origine :

- l'arc droit évoquant le " long bow " anglais en bois d'if, d'érable ou de frêne portant à 200 m et l'arc recourbé évoquant le composite oriental turc.

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Au XXème siècle, pour préparer le débarquement sur nos plages françaises, et dans le cadre de missions spéciales et périlleuses, le haut commandement allié a adjoint, à ses commandos, des auxiliaires tout droit venus de Hollywood : des champions de tir à l’arc, experts en doublage d’Indiens dans les grands westerns. Ces archers décochaient leurs flèches silencieuses sur tout veilleur allemand.

 

ARCHERS DE LEGENDES

    L'imagination et la verve des conteurs ont certainement embelli une vérité historique : les hauts faits

accomplis par le sympathique hors-la-loi (ROBERT HOOD dit ROBIN DES BOIS en France), personnage mi-historique, mi-légendaire. Robert, Comte de Huntingdon dit Robert Hood serait mort le 24 décembre 1247, à l'âge de 87 ans (cité sur une pierre tombale du cimetière du prieuré de Kirkles en Angleterre).

 

Robin des bois est sans nul doute possible, l'un des archers le plus celèbre du 7° Art, film, série, dessin animés

robin serie robin-.jpg  robin crowe  

 

robin-kevin-copie-1.jpgrobin kevin-copie-1 robin disney

 

ET QUELQUES AUTRES.....

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King Arthur, 2004, Clive Owen, Keira Knightley, Ioan Gruffu

 

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entre autres, mais vous les avez reconnus ?!

 

 

 

 

 

 

 

 

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